Sortie sous la pluie

Un Scout campe par tous les temps… mais pas n’importe comment ! Il sait prévoir et s’adapter à la météo.

L’équipement

1 – Les vêtements
L’imperméable : un ciré ou un poncho bien étanche, aussi léger que possible. L’avantage du poncho est qu’il protège ton sac quand tu marches… mais l’inconvénient est qu’il bat les mollets et goutte dans les pieds.

Attention : ce n’est pas parce qu’un manteau est gros ou qu’il ressemble à une parka qu’il est imperméable ; un coupe-vent n’est pas imperméable.

Un manteau imperméable s’entretient : il faut le suspendre pour le faire sécher dès que possible, et parfois le réimperméabiliser.

Les chaussures : au camp, les bottes en caoutchouc c’est l’idéal. Elles protègent quasiment jusqu’aux genoux, et garantissent contre la pluie mais aussi l’herbe trempée.

Cependant, si l’on est en randonnée, on préfèrera des chaussures de marche, étanches si possible. Le caoutchouc ne respire pas, et quand on fait un effort prolongé, les bottes sont vite aussi trempées à l’intérieur qu’à l’extérieur. Conséquemment, quand on cesse de marcher et que le corps se refroidit, les pieds deviennent glacés.

S’il pleut et qu’il fait très froid, penser à mettre de bonnes chaussettes dans les bottes : une simple couche de caoutchouc ne chauffe absolument pas et te donne l’impression de marcher dans un frigo. Les chaussures de marche au contraire, sont chaudes.

De manière générale, même si on reste au camp, éviter de garder des bottes toute la journée.

Les sous-vêtements : ils sont humides parce que tu as forcément transpiré un peu pendant la journée. Il faut donc se changer complètement le soir, sinon ils te refroidiraient.

Faire le test même s’il a fait beau durant la journée : la nuit tombe et l’air fraîchit ; tu n’as pas l’impression d’être mouillé parce que ton corps est encore chaud. Mets simplement un maillot de corps et des chaussettes propres. Tu verras la différence. En fait, tes vêtements étaient légèrement humides.

En passant, ce n’est pas parce qu’il pleut et que le temps est gris qu’il ne faut pas faire de toilette…

2 – Les affaires
Faire des paquets séparés pour tes affaires (linge de nuit, de rechange, affaires de toilettes…) et les envelopper chacun dans un sac plastique étanche : sac poubelle, Ziploc®… ou ce genre de sacs, qui auront l’avantage de ne pas faire de bruit. Dans l’idéal, prévois des couleurs différentes pour mieux t’y retrouver, voir des textures différentes, pour trouver tes affaires même dans le noir.

Transvaser les allumettes dans une petite boîte en plastique qui ferme bien (tube d’aspirine…) sans oublier de garder le grattoir ! Et n’oublie pas que les briquets, eux aussi, n’aiment pas baigner dans l’humidité. Emballer papier toilette, papier journal dans un sac plastique.

Avoir toujours un grand sac poubelle solide, type sac à gravats. Il permet:

  • d’envelopper son sac à dos et autre matériel (bois pour le feu…) ;
  • de se protéger lorsqu’on s’assied par terre ;
  • de renforcer la fonction isolante du tapis de sol ;
  • et bien d’autres utilisations encore ! le sac poubelle est un accessoire extrêmement polyvalent !

Le campement

1 – Le terrain
Ne pas choisir un terrain boueux où l’eau reste en flaque, ne pas s’installer dans un creux. Préférer un terrain légèrement en pente (l’eau pourra s’écouler) et planter la tente en haut.

Ne jamais rien mettre par terre, en contact direct avec l’humidité. Avant de déposer les sacs, on étend au sol une bâche, un poncho ou des sacs poubelle. On cale la malle sur de petites bûches d’une dizaine de centimètres de diamètre minimum – ceci est valable quelles que soient les circonstances météorologiques, si tu veux que ta malle dure longtemps. Bien camper, c’est faire preuve d’exigence, et ces quelques petits détails deviendront vite des habitudes auxquelles tu ne penseras même plus.

2 – La tente
On monte la tente perpendiculairement par rapport à la direction du vent, sinon il s’engouffrera dans la tente, avec la pluie.

On tend d’abord la tente avec le double-toit, puis on installe le tapis de sol. Si l’on fait le contraire, le tapis de sol va se mouiller en attendant d’être protégé par les toiles, et tu auras une piscine à l’intérieur de ta tente.

Bien tendre les toiles et veiller à ce que le double-toit ne touche pas la tente, sinon il y aura des fuites.

S’il pleut très fort et que l’on dispose de grandes bâches, on peut les tendre bien haut afin de pouvoir monter la tente dessous, à l’abri. On les retirera ensuite.

Il faut éviter que l’eau qui s’égoutte du double-toit ne stagne à côté de la tente et ne risque de couler à l’intérieur. Pour cela, on creuse des tranchées – ou rigoles – le long de la tente, juste sous le bord du double-toit.

L’abri à matériel est plus que jamais nécessaire pour protéger la malle, les sacs, les chaussures… Avec des bâches ou des toiles de tente, on peut l’installer soit indépendamment de la tente, entre deux arbres ou avec des piquets, soit en avant-toit prolongeant la tente.

Au retour, étendre la tente pour la faire sécher, sinon elle moisira.

3 – Le feu
Choisir son bois : il est sec sur les arbres où il s’égoutte, détrempé au sol où il macère dans l’eau. On trouve toujours des petites branches qui, mortes, sont tombées, mais sont restées coincées en hauteur. C’est celles-ci qu’il faut chercher. Les arbres morts sur pied sont aussi un bon filon. On peut enfin bâtonner pour aller chercher le cœur du bois, toujours sec. Nous y reviendrons.

Enlever l’écorce et l’aubier qui sont souvent gorgés d’eau.

Isoler le feu du sol en l’installant sur un plancher en bois. Le feu va sécher le sol et quand le plancher s’effondrera, les braises atterriront au sec.

Pas de feu creusé ni enterré, bien sûr, car il risque d’être inondé, ce qui n’empêche pas de mettre quelques coups de pelle pour mieux camoufler ensuite.

Lorsque le bois est très humide, on peut installer une bougie au milieu du feu pour l’allumer. La bougie brûle plus longtemps que l’allumette et donnera au bois le temps de sécher et de bien prendre. C’est toujours utile d’avoir un ou deux chauffe-plat au fond du sac…

Une boîte à feu peut être une bonne solution alternative. Il existe de nombreuses manières d’en fabriquer une.

Et surtout : garder sa bonne humeur ! Un scout vit dans la nature, et même si elle ne nous semble pas hospitalière… c’est simplement que nous n’avons pas encore adopté les bonnes pratiques ! Chante, ris, plaisante, active-toi, aide les autres… Pas de répit, sinon, avec le froid et l’humidité, c’est la morosité qui s’installe.

Il pleut, peu importe ! Bien protégé, le scout continue ses activités car il est capable de vivre par tous les temps. « Ne pas être rebuté par le froid et la pluie » disent les critères du Départ routier !

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