« Tu connais trois essences d’arbres dont le bois est utile en camp. »
Hum… voyons… Michel Menu, dans Art et Technique du scoutmestre, donne un certain nombre d’informations dont nous nous sommes inspirés pour cet article…
Bois de feu
Bois durs
Les bois durs brûlent lentement en produisant peu de flammes mais une chaleur prolongée ; ils s’utilisent pour chauffer et pour cuisiner.
Le charme : excellent combustible, bonne braise, flamme vive.
Le hêtre : bon combustible, bonne braise, flamme claire.
Le chêne : excellent combustible, brûle lentement, chaleur puissante, assez peu de braises. Vert, il s’emploie comme réflecteur.
Le robinier faux-acacia (bois mi-dur) : bon bois de chauffage, combustion lente, éclate et projette des étincelles, braise.
Le frêne : bonne production de chaleur, braise.
L’orme : beaucoup de chaleur, lent à brûler, braise. Vert, il peut constituer un bon réflecteur pour le foyer. Nota : décimé par la graphiose dans les années 70, l’orme est devenu rare en France… on évitera donc d’en couper pour l’utiliser vert, et on lui préférera d’autres bois aux propriétés similaires.
Bois tendres
Les bois tendres brûlent vite, en flammes continues ; ils sont efficaces pour allumer un feu et pour les feux de camp.
Le bouleau : brûle vite, chauffe bien, flammes claires, excellent allume-feu.
L’aulne : brûle rapidement, chaleur vive, fait du charbon, s’éteint rapidement.
Le châtaignier : peu de chaleur, pétille beaucoup et projette des étincelles.
Le peuplier d’Italie, le platane et le tilleul sont des bois médiocres pour le feu, ils brûlent vite et produisent peu de chaleur.
Résineux
Grâce à leur sève, la résine, les résineux sont parfaits pour allumer un feu et produisent de belles flammes. Malheureusement, ils fument souvent beaucoup – une fumée épaisse et âcre. Les pommes de pin et les morceaux de bois gorgés de résine (bois gras) constituent d’excellents allume-feu.
L’épicéa : flammes vives, braises de peu de durée, chauffe rapidement.
Le sapin : flammes vives mais forte fumée, étincelles.
Le mélèze : combustible moyen, pétille en brûlant, bon charbon.
Le pin : flammes et chaleur vives, peu durable, fumée suivant l’espèce.
Classement des bois en fonction de leur production de chaleur :
1° : charme, chêne, frêne, orme, hêtre, érable, olivier ;
2° : robinier faux-acacia, châtaignier, fruitiers (pommier, poirier, merisier…), tremble, bouleau ;
3° : résineux, tilleul, noyer, aulne, platane, peuplier d’Italie.
Bois d’œuvre
Suivant l’usage auquel on les destine, les bois d’œuvre peuvent se classer en plusieurs catégories :
Les bois durs, tels le chêne, l’orme, le noyer, qui seront résistants mais difficiles à travailler.
Les bois blancs, comme le sapin, les pins ou le peuplier, tendres mais peu résistants.
Les bois à fendre, parmi lesquels le chêne, le châtaignier, l’épicéa, le robinier faux-acacia. Charme, hêtre et orme sont difficiles à fendre.
Les bois tenaces et souples (frêne, if, micocoulier, cornouiller mâle) fournissent de bons manches d’outils, des bâtons, des arcs.
Les bois tendres et homogènes comme le tilleul, l’aulne, le bouleau ou le saule sont excellents pour la sculpture et le travail.
Certains bois sont imputrescibles : le chêne, le châtaignier, le robinier faux-acacia (qu’on utilise souvent en clôtures et menuiserie extérieure, exposées à tous vents), l’aulne (qui pousse les pieds dans l’eau !) ou le mélèze (vulnérable à la pourriture cependant, lorsqu’il est en contact avec le sol) ; tandis que d’autres résistent mal aux intempéries : le hêtre et le peuplier, par exemple.
La bûche en chêne chauffe fort,
Si son bois est sec et bien mort.
Le mélèze embaume, en fumée,
Mais gare à sa braise-fumée !
Pour la Noël flambez du hêtre !
De l’if en feu sort du bien-être.
Brûler comme bois de chauffage
Du pin d’Ecosse : gaspillage !
Trop vite brûle le bouleau,
Le noyer flambe piano.
Si en automne on a coupé
L’aubépine : feu prolongé.
Le houx fond comme la cire :
Ne le brûlez que vert, Messire.
L’aulne couve en se consumant
et ne produit aucune flamme.