Pie XII – 28 décembre 1957.
O Verbe Incarné, Maître des maîtres, notre très aimable Jésus, qui avez daigné venir en ce monde pour montrer aux hommes, dans votre infinie sagesse et votre inépuisable bonté, le chemin du ciel, écoutez avec bienveillance les humbles supplications de ceux qui, suivant vos traces, veulent être des maîtres catholiques dignes de ce nom, en montrant aux âmes les sentiers assurés qui conduisent à vous et, par vous, à l’éternelle félicité.
Accordez-nous la lumière, non seulement pour éviter les pièges et les embûches de l’erreur, mais encore pour pénétrer la vérité jusqu’à obtenir cette lumineuse clarté, par laquelle ce qui est le plus essentiel devient le plus simple, et donc le plus adapté aux intelligences des petits eux-mêmes, en qui spécialement se reflète votre divine simplicité ; visitez-nous par le secours de votre Esprit créateur, afin que nous puissions enseigner comme il convient, lorsque nous en recevons le mandant, la doctrine de la foi.
Donnez-nous la vertu pour nous adapter à l’esprit non encore parvenu à maturité de nos disciples, pour aider leurs belles et fraîches énergies, pour comprendre leurs défauts, pour supporter leur agitation ; pour nous faire nous-mêmes petits sans pour autant quitter la chaire de notre devoir, à votre imitation, ô Seigneur, qui vous êtes fait comme l’un des nôtres, sans quitter le trône élevé de votre divinité.
Mais, par-dessus tout, comblez-nous de votre Esprit d’amour : amour pour vous, Maître unique et bon, afin que nous nous immolions à votre saint service ; amour de notre profession, pour que nous la considérions comme une très noble vocation et non comme un emploi vulgaire ; amour de notre sanctification, comme source principale de notre travail et de notre apostolat ; amour de la vérité, afin de ne jamais nous éloigner d’elle délibérément ; amour des âmes que nous devons modeler et façonner au vrai et au bien ; amour de nos élèves pour en faire des citoyens exemplaires et des fils fidèles de l’Eglise, de nos très chers enfants et jeunes gens, dans le sentiment vrai d’une paternité plus élevée, plus consciente et plus pure que celle qui est purement naturelle.
Et vous, Mère très sainte, ô Marie, sous le regard amoureux de qui Jésus adolescent croissait en sagesse et en grâce, intercédez pour nous auprès de votre divin Fils, et obtenez-nous l’abondance des grâces célestes, afin que notre action tourne à l’honneur et à la gloire de Celui qui, avec le Père et le Saint-Esprit, vit et règne durant tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.