Extrait du Manuel des Guides de France, Editions Spes, 1931.
L’Insigne et la Devise des Guides de France
L’Insigne
L’Insigne des Guides de France est le même que celui des Scouts de France.
Croix à potence, dite croix de Jérusalem, chargée du trèfle, émaillée pour les Chefs, argentée pour les Guides.
La croix est celle que Godefroy de Bouillon, premier roi latin de Jérusalem (1), portait sur son blason.
Le trèfle à trois feuilles nous rappelle nos trois principes et les trois articles de la Promesse, et symbolise ainsi le Guidisme. Il est placé sur la croix pour montrer que le Guidisme repose sur la religion comme sur la base indispensable. Nous ne pouvons oublier non plus que c’est à l’aide d’une feuille de trèfle que saint Patrice fit connaître aux Irlandais le mystère de la Sainte-Trinité et les convertit à la vraie foi. Le trèfle nous rappellera donc d’une manière plus spéciale nos devoirs envers Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit.
La Devise
La Devise des Guides de France, comme de la plupart des autres Associations Scoutes, est « Etre prête ». C’est la consigne donnée par Notre-Seigneur lui-même à ses Apôtres « Et vous aussi, il vous faut « Etre prêts », car le Fils de l’Homme viendra à l’heure où vous n’y penserez point. »
La Guide de France doit être prête, c’est-à-dire non seulement arriver à l’heure, mais aussi ne jamais être prise au dépourvu. Elle ne se laisse ni surprendre, ni décourager, ni effrayer. Elle s’attend à tout et sait toujours ce qu’elle doit faire.
Pour être prête, il faut se préparer : matériellement, en passant ses épreuves guides ; moralement, en acquérant sang-froid, réflexion, générosité.
Ainsi, l’on se préparer à Servir.
Servir est notre seconde devise, plus particulièrement réservée aux Chefs en souvenir de la parole du divin Maître : « Je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir. » (Matt. XX, 28). On n’est pas chef pour le plaisir d’avoir des insignes et de commander, mais pour servir les autres en les aidant à se diriger et à mieux faire.
La devise est inscrite dans une banderole dont les extrémités sont relevées, image des lèvres de la Guide que doit toujours relever le sourire prescrit par l’article 8. « Relevez vos coins ! » se dit entre guides à celle qui serait tentée de céder à la mauvaise humeur.
La Promesse, les Principes et la Loi
« Savoir par cœur le texte de la Promesse, des Trois principes et de la Loi, et prouver que l’on en comprend le sens. »
La Promesse
Sur mon honneur, avec la grâce de Dieu, je m’engage :
A servir de mon mieux, Dieu, l’Eglise et la Patrie ;
A aider mon prochain en toutes circonstances ;
A observer la loi des Guides.
Les trois Principes des Guides de France
I – La Guide est fière de sa foi et lui soumet toute sa vie.
II – La Guide est fille de France, elle aime son pays.
III – Le devoir de la Guide commence à la maison.
La loi des Guides
1 – La Guide met son honneur à mériter confiance.
2 – La Guide est loyale à son Pays, ses parents, ses chefs et ses subordonnés.
3 – La Guide est faite pour servir et sauver son prochain.
4 – La Guide est bonne pour tous et la sœur de toute autre Guide.
5 – La Guide est courtoise et généreuse.
6 – La Guide voit l’œuvre de Dieu dans la nature ; elle aime les plantes et les animaux.
7 – La Guide obéit sans réplique et ne fait rien à moitié.
8 – La Guide est maîtresse de soi ; elle sourit et chante dans les difficultés.
9 – La Guide est économe et prend soi du bien d’autrui.
10 – La Guide est pure dans ses pensées, ses paroles et ses actes.
Code religieux
– Jamais un jour sans prière.
– Le dimanche, où que tu soies, quoi que tu fasses, la messe d’abord en y priant vraiment.
– Sois la fidèle servante de Notre-Dame, invoque-la fréquemment.
– Reçois les sacrements souvent. Souviens-toi que le pain Eucharistique est aussi nécessaire à la vie de ton âme que le pain matériel l’est à la vie de ton corps.
– Instruis-toi de ta religion, tu es fille du Christ et de l’Eglise.
Les trois Principes des Guides de France
Premier Principe
La Guide est fière de sa foi et lui soumet toute sa vie
Guide, vous êtes catholique. C’est une supériorité, une force et un honneur, gratuits. Avec les plus grands génies, avec les plus nobles cœurs qui aient honoré le genre humain, vous possédez la Foi, la vraie, celle qui a produit les héros, les martyrs et les saints. Quelle reconnaissance devez-vous à Dieu. Soyez-en fière !
Pour pratiquer, défendre, propager cette Foi, connaissez-la bien.
Aimez-la comme un soldat aime son drapeau.
Mais un drapeau dans la poche n’est plus qu’un mouchoir : montrez-la donc, arborez-la, étalez-la. C’est plus que votre droit, c’est votre devoir.
Soumettez-lui toute votre vie, dans ses détails, non seulement privée, mais publique. A l’école comme au lycée, dans la rue, à l’atelier, à la maison rustique comme au camp, montrez ce que vous êtes. Rien de neutre dans le Guidisme. Pensez, parlez, agissez en catholique, en « esprit de foi ».
Si vous hésitez, faites ce que vous avez peur de faire. Ne recevez pas l’exemple, donnez-le. Si vous êtes timide, marchez quand même. On vous suivra et vous aurez ainsi délivré celles qui étaient prisonnières de leurs craintes : « Celui qui ne rougira pas de moi devant les hommes, dit Jésus, je le reconnaîtrai devant mon Père. »
Deuxième Principe
La Guide est fille de France, elle aime son pays.
Née française, par la grâce de Dieu qui a choisi pour vous la Patrie terrestre où vous devez faire votre salut éternel, vous êtes fille de France. Aimez votre Mère. « Terre majeure, douce France », comme disaient nos aïeux, elle mérite que vous l’aimiez pour la beauté de son territoire, la clarté de sa langue, le caractère de ses habitants, pour toutes ses gloires et tous ses malheurs. Elle est le pays des grandes idées et des grands dévouements : les Croisades sont son œuvre, les Cathédrales, son invention, et nul ne donne aussi généreusement son or et le sang de ses fils pour la propagation de l’Evangile. Soyez fière de descendre spirituellement de sainte Geneviève, de saint Louis, de sainte Jeanne.
Le Patriotisme ne consiste pas à pavoiser les jours de fête et à chanter l’Hymne National mais à servir et à vous préparer à servir.
Visez à être une bonne Française : connaissez votre pays. Comprenez-le, soyez au courant de son histoire, de ses institutions, de ses lois, étudiez les questions économiques et sociales, intéresses-vous aux œuvres sociales et aux organisations civiques.
Envers l’étranger : ne le haïssez pas, ne le méprisez pas, ne l’ignorez pas ; mais ne favorisez pas indûment son commerce et n’imitez pas ses modes. Sachez sa langue et parlez la vôtre : France d’abord.
Troisième Principe
Le devoir de la Guide commence à la maison
Avant d’être à la Compagnie, vous appartenez à vos parents, et la Loi des Guides n’est pas faite pour être observée seulement quand vous êtes en uniforme. Vous êtes Guide chez vous, comme partout, et c’est envers vos parents et vos frères et sœurs d’abord, que vous devez vous montrer franche, dévouée, obéissante, courtoise.
Si le Guidisme ne développe pas en vous l’esprit de famille, c’est que vous ne comprenez bien ni l’un ni l’autre, car avoir l’esprit de famille ne consiste pas à rester entre quatre murs au milieu des siens, mais à aimer leur compagnie et à s’ingénier à leur rendre agréable la vie en commun, en leur réservant le meilleur de son cœur, de son temps, de son dévouement. C’est une erreur de vous dépenser pour votre Equipe si vous refusez de faire les commissions de votre mère ou d’aider votre père dans son travail. A quoi serviraient en ce cas les brevets que vous gagnez : bonne ménagère, bricoleuse, etc.
A la maison, vous êtes toujours de service, et il doit y régner plus de joie, de charité, d’ordre et d confort, parce que vous êtes Guide. C’est la traduction du quatrième commandement de Dieu : Tes père et mère honoreras.
La loi des Guides
1 – La Guide met son honneur à mériter confiance.
Mentir, tromper, c’est perdre tout droit à la confiance. Une Guide doit être incapable de mentir, de dissimuler, d’exagérer, de tromper. Quand elle affirme quelque chose, c’est que c’set vrai : elle est franche. Elle n’a qu’une parole et la tient. Elle n’a pas besoin d’être surveillée pour bien agir : elle est consciencieuse. Elle n’agit pas en dessous ou par des voies détournées : elle est droite. Et cela par amour de Dieu, qui est Vérité. Ainsi mérite-t-elle confiance. C’est en cela qu’elle fait consister son Honneur. Soyez donc une âme vraie. Regardez vos chefs en face, qu’ils puissent lire dans vos yeux. Rien n’est plus beau, plus chrétien, plus français.
2 – La Guide est loyale à son Pays, ses parents, ses chefs et ses subordonnés.
Etre loyale à quelqu’un, c’est lui être fidèle, ne pas manquer aux engagements contractés envers lui. Loyale à votre pays, observez ses lois, respectez ses droits : n’imaginez pas que, parce que ce sont ceux de l’Etat, il vous soit permis de les violer.
Loyale à vos parents et à vos chefs – professeurs, maîtres, patrons – ne critiquez pas leurs décidions, ne contestez pas leur autorité, soyez toujours prête à leur donner raison, à prendre leur parti en tout ce qui n’est pas contraire à la Loi de Dieu.
Envers vos subordonnés, dans votre Equipe maintenant et plus tard hors de la Compagnie, le loyalisme prescrit de ne pas les exploiter, de ne pas les lâcher, de les « couvrir » lorsqu’ils s’attirent des désagréments pour avoir obéi, — bref, de prendre la responsabilité des ordres que vous donnez.
3 – La Guide est faite pour servir et sauver son prochain.
Une Guide pense d’abord aux autres. Accomplissez donc votre Bonne Action Quotidienne, c’est-à-dire rendez chaque jour au moins un service à quelqu’un : c’est pour cela que vous êtes faite. Ne méprisez pas cette obligation, c’est elle qui fait qu’une Guide est Guide.
Soyez serviable et prenez les devants. Il n’y a pas pour vous de corvée ou de risques, il n’y a que des « occasions » de dévouement. Ne les manquez pas, pour l’amour de Celui qui a dit : « Ce que vous ferez au plus petit d’entre mes frères c’est à Moi que vous le faites. »
Petits services, grands sacrifices. La « B.A. » vous prépare une âme de sauveteur. Car vous êtes faite aussi pour sauver votre prochain. Matériellement : sans témérité, sans vanité, portez-vous au secours, marchez au danger qui menace les autres. Mais raisonnez votre courage, sachez d’abord ce qu’il faut faire. Moralement : par votre exemple, vos conseils et vos prières, pratiquez ce secourisme surnaturel qui s’appelle l’apostolat.
4 – La Guide est bonne pour tous et la sœur de toute autre Guide.
Cela ne veut pas dire que vous deviez avoir vingt-cinq amies intimes ou prodiguer les marques d’affection à tout venant, — non. Mais simplement soyez telle que toutes sentent qu’elles ont en vous une véritable amie, quelqu’un qui les aime virilement, surnaturellement. Soyez aimable, bienveillante, ouverte aux idées des autres, cordiale. Ayez bon cœur, et sachez le montrer. Si vous êtes riche, par d’orgueil ; si vous êtes pauvre, pas de jalousie. Estimez les gens pour ce qu’ils sont, non pour ce qu’ils ont.
Envers les autres Guides, soyez plus fraternelle encore. Toutes les vraies Guides forment une grande famille. Aimez donc davantage celles qui ont fait la même Promesse, celles qui observent la même Loi que vous. Ce qui nous rend toutes sœurs, c’est d’être les enfants d’un même Père qui est aux cieux, et de participer à une même Eucharistie qui fait de tous les chrétiens non seulement une même fraternité, mais un seul Corps. C’est à la perfection que leur charité fraternelle qu’on doit reconnaître des Guides catholiques, car, a dit Notre-Seigneur, « on vous reconnaîtra pour mes disciples si vous vous aimez les uns les autres comme Je vous ai aimés ».
5 – La Guide est courtoise et généreuse.
Etre courtoise, c’est se conduire comme ceux qui sont à la Cour d’un Roi. Vous êtes toujours en présence du Roi des rois, Notre-Seigneur Jésus-Christ : respectez-le donc en ceux qui vous approchent et traitez-les avec cette politesse supérieure, pleine de bienveillance et exempte de familiarité, qui s’appelle la courtoisie. En civil comme en uniforme, soyez la première à saluer. Sans vos paroles et vos manières, évitez toute rudesse et grossièreté. Sachez dire merci : fuyez comme la peste l’esprit de moquerie qui tourne tout en ridicule.
Etre généreuse, c’est donner largement à Dieu et aux hommes ce que vous leur devez, et même un peu plus, savoir pardonner sans rancune, se mettre aimablement au service des faibles, des personnes âgées ou infirmes, des enfants et des pauvres.
6 – La Guide voit l’œuvre de Dieu dans la nature, elle aime les plantes et les animaux.
Aimez la nature, non comme une personne ou une portion de la Divinité, mais comme l’œuvre de Dieu dont elle est le temple. C’est Dieu qui donne leur existence aux étoiles, aux montagnes, à la mer, c’est Lui qui fait s’épanouir les fleurs et qui dote les bêtes de leur instinct merveilleux. Devant tout ce qui est beau et grand, dans les êtres et dans les choses, reconnaissez l’auteur de cette grandeur et de cette beauté (Lisez les Psaumes 8, 18 et 103 et le chœur du premier acte d’Athalie : « Tout l’Univers est plein de sa magnificence. »
Aimez et admirez les plantes, les arbres, les forêts. Ne les saccagez pas sous prétexte que la campagne n’est à personne.
Aimez les animaux, non pas comme des « frères inférieurs », mais comme des « serviteurs muets », de l’emploi desquels vous devrez rendre compte. Evitez également la sensiblerie ridicule et la méchanceté inepte. Ne tuez que les animaux vraiment malfaisants ou nécessaires à votre nourriture et, pour les autres, opposez-vous à toute cruauté à leur égard.
7 – La Guide obéit sans réplique et ne fait rien à moitié.
Obéir, ce n’est pas exécuter un ordre par crainte d’ennuis ou de punitions, ou parce que la chose commandée vous plaît, ou parce que vous aimez la personne qui commande ; mais obéir, c’est renoncer librement à votre volonté pour accomplir celle de Dieu qui vous est manifestée par un supérieur, parent ou chef. C’est donc un acte de liberté et d’énergie. Vous devez obéir comme un bon soldat du Christ, sans réplique, sans faire d’observation, obéir d’abord ;
Promptement, sans vous faire répéter l’ordre ;
Complètement, sans vous arrêter aux difficultés ;
Joyeusement, sans récriminer et sans mauvaise humeur ;
Intelligemment, avec toute l’initiative que comporte l’ordre donné. Un seul cas, où vous avez non seulement le droit, mais le devoir de refuser obéissance : si ce qu’on vous commande est un péché, véniel ou mortel. Cela ne vous arrivera pas chez les Guides de France, mais cela peut vous arriver plus tard. Ce jour-là sera probablement un des grands jours de votre vie. Soyez prête à répondre avec les Apôtres : « Mieux vaut obéir à Dieu qu’aux hommes. »
La Guide ne fait rien à moitié. Faire les choses à moitié, c’est les faire à peu près. A peu près est un mot à rayer de votre vocabulaire, car faire à peu près ou à moitié son devoir, c’est souvent ne pas le faire du tout, c’est toujours manquer d’énergie et parfois de conscience.
Il n’y a pas pour une Guide de petits détails, de petites négligences, de petites vertus : tout compte. Devoirs religieux ou professionnels, aimez l’ouvrage bien fait : vous travaillez en présence d’un Maître qu’on ne trompe pas. Allez toujours jusqu’au bout. « On n’a jamais fini de faire son devoir », disait Guynemer. « Il fait tout bien », disaient les Juifs en parlant de Notre-Seigneur. Adoptez la maxime, et, s’il se peut, méritez l’éloge.
8 – La Guide sourit et chante dans les difficultés.
On ne vous demande pas de paraître joyeuse lorsque vous venez de perdre un âtre cher ou que vous éprouvez une souffrance physique, ni de rire à tout propose : ce serait inconvenant, impossible ou déplacé. On veut dire que, en face d’une difficulté, d’un contre-temps, d’un insuccès, la Guide ne pleurniche pas, ne se met pas en colère : elle reste maîtresse de soi.
Un bon moyen d’être toujours joyeuse, c’est de faire comme si vous l’étiez. Forcez-vous à sourire, au besoin chantez un air, au fond du cœur ajoutez une petite prière et cela passera.
On n’a jamais de bonne raison d’être triste, mais on a toujours trois motifs d’être joyeuse :
a) Pour faire honneur à Dieu que nous devons servir avec joie, dit l’Ecriture Sainte ;
b) Par charité pour les autres. Qui s’ennuie, ennuie, et qui ennuie ne fait pas de bien. Votre joie sera la mesure de votre influence ;
c) Pour rester bonne : qui s’ennuie, bientôt cherche à se distraire, et souvent comme il ne faut pas.
Trois secrets pour être toujours joyeuse :
a) Penser aux autres plutôt qu’à soi ;
b) Faire parfaitement ce qu’on a à faire ;
c) Se garder en état de grâce, et si on n’y est plus, s’y remettre au plus vite par la contrition et la confession qui rendront, avec la grâce de Dieu, la paix de l’âme, l’élan, la joie.
9 – La Guide est économe et prend soin du bien d’autrui
Tout gaspillage est un véritable abus des biens reçus de Dieu. Soyez économe : évitez les dépenses inutiles. Ne vous accordez pas tout ce que vous pouvez. Ne dites pas « Que puis-je encore me passer ? » mais « De quoi puis-je encore me passer ? » C’est le précepte chrétien de la mortification.
Ayez de l’ordre, de la propreté. Prenez soin de vos vêtements, de tout ce qui vous appartient. AU camp, ne gâchez pas la nourriture, n’abîmez pas le matériel. Si vous gagnez déjà votre vie, versez à la Caisse d’Epargne une partie de vos salaires : vous serez heureuse de retrouver cet argent augmenté au jour du chômage ou de la maladie, ou quand l’heure sera venue de vous établir.
Vous avez encore moins le droit de gaspiller ce qui est le bien des autres. Soignez ce qui est la propriété de vos parents et de vos patrons. Dans vos promenades, respectez les cultures, ne prenez, n’abîmez, ne détériorez rien, même si le possesseur n’est pas connu de vous. C’est de la justice. Et la justice est une vertu cardinale.
10 – La Guide est pure dans ses pensées, ses paroles et ses actes.
Ne vous contentez pas d’une certaine dignité extérieure. Fuyez avec dégoût jusqu’aux apparences du mal et tout ce qui pourrait vous y conduire, personnes ou choses. Aimez d’amour la belle vertu virile, la pureté. Soyez donc toujours prête, en garde :
a) Contre la tentation : elle viendra un jour ou l’autre. Pas d’imprudences, coupez court au danger ;
b) Contre une folie toujours possible, la tête peut tourner aux meilleures ;
c) Contre votre faiblesse : prenez les moyens voulus par Dieu ; pas de pureté sans prière, sans Communion, parfois même sans Communion quotidienne, et sans dévotion à la Sainte Vierge.
Cette règle est la clé de toutes les autres. Car, sans pureté, pas de franchise, pas de dévouement, pas de charité et point de joie. Sans pureté, rien !
* * *
Telle est votre Loi. Vous serez Guide dans la mesure où vous l’observerez. Elle vous aidera à mieux comprendre dans la pratique de votre vie quotidienne ce qu’exigent de vous les Commandements de Dieu dont elle n’est que la transcription presque intégrale. Les devoirs envers Dieu étant exprimés dans la Promesse, elle vous enseigne vos devoirs envers le prochain et envers vous-même. Envers le prochain, service ; envers vous-même, maîtrise et droiture, tel est l’esprit de cette Loi, l’esprit Guide. Vous en pénétrer c’est devenir un caractère.
(1) Pour être exact, Godefroy de Bouillon a refusé d’être sacré roi de Jérusalem, lieu du sacrifice de son Seigneur et maître Jésus, il a accepté le titre d’Avoué du Saint-Sépulcre.