Commentaire du premier article de la loi scoute, par le Père Sevin lui-même, dans son livre Le Scoutisme, rédigé dès 1917 et publié en 1922.
Le scout met son honneur à mériter confiance
En premier lieu, la franchise. La loi dit équivalemment aux nouveaux venus : un honnête homme ne ment pas. Nous vous traitons en homme. Il est entendu que nous avons confiance. Comme disait un secrétaire des scout de Londres, « Nous leur apprenons que leur parole vaut une parole de Roi ».
Un scout qui mentirait pourrait être invité à rendre son insigne ou même à se retirer de l’association.
Outre ce qu’il y a d’éminemment éducatif à paraître n’imaginer même pas que l’enfant puisse mentir, cette entente préalable est indispensable à l’existence même du système. Si le scout n’a pas assez de principe intérieur pour être parfaitement franc et honnête, la surveillance devra être resserrée au détriment de la formation à la liberté et à l’initiative, et l’on retombe dans ce genre de discipline qui a pour axiome fondamental la défiance du supérieur envers l’inférieur.
Nous, scouts, nous estimons au contraire, dit Baden-Powell, que la seule discipline qui dure est celle qui vient de l’intérieur. Et voici comment nous procédons : on apprend à l’enfant ce que c’est que l’honneur, ce que c’est que la conscience. Après quoi on lui fait un point d’honneur de faire tous ses efforts pour accomplir ce que sa conscience lui indique comme devoir.
Cela n’a l’air de rien ou de phrases ? Essayez : cela rend et, qui plus est, cela entre dans l’âme de l’enfant et y reste pour la vie.
Et voilà qui sonne français et chrétien.