Lance-toi dans l’aventure !

Tu es un jeune garçon, ou même une jeune fille. Tu as un peu plus de quinze ans, et tu lis ces lignes… Arrivé par hasard sur ce site, ou parce que tu t’intéresse au scoutisme et à la vie dans la nature, tu sens bien au fond de toi qu’il est temps de vivre une véritable aventure. Prends le temps de lire ces quelques mots.

Peut-être, cher lecteur, êtes-vous plus âgé. Père de famille, éducateur… prenez quand même le temps de lire… vous connaîtrez probablement un adolescent que cet article pourra intéresser…


La société change et évolue. Le scoutisme a été créé il y a plus de 100 ans déjà, et il a subi de nombreuses évolutions, plus ou moins heureuses. Dans les années 40/50, un grand commissaire, du nom de Michel Menu, lançait ce que l’on appelle les patrouilles libres. 

C’est qu’en effet le scoutisme, qui se pratique habituellement en troupe (une quarantaine de garçons de 11 à 17 ans, groupés en patrouilles de sept) rencontrait déjà les mêmes difficultés qu’aujourd’hui : difficulté de se réunir régulièrement, éloignement géographique, difficultés pour concilier les emplois du temps de chacun, rythme variable des écoles et des internats… et bien sûr, manque de chefs.
On pourrait croire alors que le scoutisme n’est plus d’actualité, qu’il n’est plus adapté aux contraintes modernes. Et pourtant, le scoutisme est une réponse aux besoins de ce monde et de l’Eglise, ainsi que le soulignait le saint Pape Pie XII (audience de la Conférence Internationale Catholique, juin 1952).

Il faudrait un livre entier pour montrer à quel point le scoutisme est actuel, plus encore aujourd’hui que lorsqu’il fut lancé par Baden-Powell. Toi, qui es encore au lycée, peut-être même au collège, tu te rends bien compte que ta vie d’aujourd’hui ne te satisfait pas. Les rythmes que l’on t’impose t’étouffent. Le monde t’offre mille plaisirs, mais ils salissent ton âme, et tu ne te sens jamais rassasié. Tu te dis qu’il y a une vie plus belle que celle où l’on est sans cesse scotché à ses écouteurs. Tu aimerais avoir le courage d’écouter le silence, de te trouver face à toi-même… mais, même si tu le voulais, où pourrais-tu le trouver, ce silence ? Partout, tu es sollicité : ta vue, tes oreilles… tout ton corps est sans cesse en tension. Tu voudrais pouvoir te reposer, parce que tu sens bien que cette sur-sollicitation de tes sens ne fait qu’anesthésier ton esprit. Tu commences tout juste dans la vie et déjà, il semble que l’on se ligue contre ton intelligence. On veut tuer ton jugement, ton libre-arbitre. On tue ta liberté.

Mais toi, tu n’es pas encore mort. Tu rêves encore, et tu veux vivre, pour de vrai. Tu veux être différent. Tu veux être de ces hommes de caractère, dont l’intelligence comprend vite et bien, dont le jugement vérifie avant d’adhérer, apprécie avant de décider. Tu veux, par ta volonté, atteindre les buts que tu te fixes. 

Eh bien le scoutisme, par son idéal, par la progression de ses activités, par le contact apaisant de la nature, permettra à ton caractère de s’épanouir, à ton jugement de se former, à ta volonté de se renforcer. Le scoutisme répond aux besoins de l’Eglise. Il répond aux besoins de la France.

 

Naturellement, tu aimes être avec tes amis. Vous sentez bien qu’ensemble vous êtes plus forts, et qu’il y a quelque chose en plus qui vous anime. Il y a des codes entres vous, et vous n’acceptez pas n’importe qui dans votre cercle. C’est ce que l’on appelle l’esprit de bande. Cet esprit est sain, et je te félicite si tu as un bon groupe d’amis, qu’ensemble vous essayez de grandir et de faire de belles choses. Mais ta bande, il faut lui donner du sens, il faut lui donner un idéal.

Une patrouille libre, c’est cela. C’est un groupe autonome de scouts. Autonome, parce qu’il n’y a pas de chefs à proximité, mais elle se rattache habituellement à une troupe existante ou à un réseau de patrouilles libres, selon l’organisation des associations.

Cette notion de patrouille libre est une chance pour les unités. Bien souvent, les troupes centralisent les pouvoirs dans le chef de troupe, qui n’arrive plus à concilier le scoutisme, ses études et sa vie familiale. Pourtant, la clé de la méthode de Baden-Powell, c’est justement la responsabilisation de l’adolescent. Le pivot fondamental, c’est le Chef de Patrouille !

 

Qui peut être Chef de Patrouille libre ?
Soit un grand scout, qui a déjà de l’expérience.
Soit un gars de ton village ou de ton école. Il aura au moins quinze ans. Qu’il connaisse ou non le scoutisme, ce n’est pas très important. L’essentiel, c’est qu’il ait envie d’aller plus loin.

Même si l’on n’a pas de chef adulte, on cherchera très rapidement un aumônier à la paroisse la plus proche. C’est un point important. Le scoutisme ne peut pas faire de bon travail sans aumônier.

« Avec une timidité trop souvent transformée en paresse, on a parfois évité de lancer le Scoutisme là où son avenir n’était pas assuré de nombreuses années. Ne suffit-il pas, souvent, que les premiers scouts aient momentanément un chef, pour que d’autres, entendant l’appel des garçons présents, y répondent ? »

 

L’esprit d’une patrouille libre
« L’Evangile demande une réflexion tranquille pour être compris, du courage pour être observé, de la générosité gratuite pour être diffusé. »

Voilà bien ce que nous donnera la scoutisme. Le Père Sevin disait déjà que toute la méthode scoute vise simplement à mettre le garçon dans les meilleures dispositions pour bien recevoir l’Evangile. Ainsi, la parole de Dieu, son exemple, son enseignement, le récit formidable de Dieu fait homme peut s’épanouir en nous. 

Mais le scoutisme, ce n’est pas une séance de catéchisme qui resterait très extérieure, comme une leçon à l’école. L’éducation chrétienne, chez nous, n’est pas « ajoutée ». Elle est semée dans l’action, cultivée dans la vie. Il faut incarner notre idéal. Nous nous efforçons de faire des hommes de caractère qui aient le sens et le goût des responsabilités, des hommes de santé qui ne seront pas épuisés par quelque apostolat. Nous savons que le meilleur moyen d’épanouir le surnaturel, c’est de lui offrir un bon terreau naturel. C’est pourquoi le scoutisme est d’abord une éducation.

Disons-le autrement. L’esprit de la patrouille libre,
– c’est le goût de l’aventure, qui est bien plus accessible que tu ne le crois, dans le sport, dans le camp, dans toutes tes passions que nous cultiverons ;
– c’est la fraternité dans les coups durs, l’amitié véritable qui nous unit ;
– c’est le caractère, la force de tenir, de sortir de notre confort, d’aller camper ;
– c’est la responsabilité dans les missions qui nous sont confiés, l’autonomie, parce que nous savons faire de grandes choses sans être toujours surveillés.

Et ainsi, plus tard, nous deviendrons des adultes qui auront un véritable idéal de vie personnel, qui auront le sens de la justice, de la vie sociale, le sens des responsabilités, la capacité à être apôtres et à témoigner du Christ dans le monde. 

Le scoutisme n’a ni l’ambition de remplacer la famille, ni celle de supplanter l’école. Mais, en complément, il s’adresse aux garçons libres, ou à ceux qui veulent le devenir. Ceux qui ont quelques loisirs, ceux qui sont assez généreux pour donner leur cœur. Le scoutisme n’est pas une « activité », il n’est pas un surcroît de travail. Il est une vie, une vie saine de détente que les éducateurs utilisent intelligemment pour faire grandir l’enfant, et faire de lui un homme véritablement homme.

Oublions les caricatures et n’hésitons plus. Créons des patrouilles libres.

 

Comment lancer une patrouille libre ?
1 – Recruter quatre ou cinq garçons motivés ;
2 – En parler au prêtre de ta paroisse ;
3 – Prendre contact avec une troupe existante ;
4 – Lire Eclaireurs, et quelques livres de méthode ;
5 – Trouver un chef qui aurait entre 15 et 18 ans, et l’envoyer camper avec une autre troupe ;
6 – Trouver un local ;
7 – Etablir un programme ;
8 – Lancer la patrouille.

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