Une lecture pour l’été ? Les belles découvertes de Pierre et Véronique, c’est un petit livre charmant où Vera Barclay nous raconte les aventures d’un frère et d’une sœur « coincés » à la maison suite à l’incendie de leur école.
Au fil des observations dans la nature et des questions posées à la maman, c’est une véritable éducation à la pureté et aux choses de la vie qui se déroule au fil des pages.
Avec beaucoup de talents et très progressivement, l’auteur mène les petits enfants – le livre est destiné aux 8 – 12 ans – de découverte en découverte, sans oublier les habituelles péripéties de ce genre de récit.
Mais les parents, les éducateurs et les chefs scouts feront bien aussi de lire un tel ouvrage. En filigrane, ils y trouveront beaucoup d’exemples pédagogiques. Le ton de la maman est toujours juste, prudent, adapté, et profondément catholique.
Vera Barclay est pour ainsi dire la fondatrice du louvetisme. Aux côtés de Baden-Powell c’est elle qui s’occupe vraiment de la branche cadette du scoutisme. Convertie au catholicisme, c’est une foi profonde qui l’anime, et qui est très nette dans l’ensemble de ses ouvrages, tant ses écrits purement pédagogiques que ses nombreuses histoires ou ses études sur le Saint-Suaire.
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L’ouvrage se termine par ces pages : Lettre à vous qui avez lu ce livre
Chers petits garçons et chères petites filles,
J’espère que vous avez pris autant de plaisir à lire cette histoire que j’en ai éprouvé à vous la raconter.
Et j’espère qu’elle vous aura appris à vous intéresser davantage aux fleurs, aux oiseaux et aux animaux, et à les aimer. Connaissez-vous cette chanson ?
« Soyez bons pour les petits animaux,
Où qu’ils puissent être,
Et rejetez à la mer la méduse échouée. »
J’ajouterai : soyez bons pour votre propre corps, qui est bien plus merveilleux encore que celui de la méduse ou même des oiseaux et des écureuils. Vous pouvez être bons pour votre corps en lui donnant beaucoup de bonne nourriture (mais pas en excès pour la Noël !), beaucoup de bon air (les fenêtres ouvertes la nuit), beaucoup de savon et d’eau (un bain froid chaque matin vous ravigote et montre votre cran). Et tout en vous maintenant propres à l’extérieur, n’oubliez pas l’intérieur : il a besoin d’un bon ramonage chaque jour, et ne peut être bien portant sans cela. Mangez des pommes en abondance, car il n’y a rien de tel pour favoriser ce ramonage quotidien.
Pour les autres principes de bonne santé que votre maman vous a enseignés quand vous étiez tout petits, soyez très exacts à leur sujet. Vous lui obéissiez sans lui poser de questions, parce que les petits enfants savent que leur maman en sait plus long qu’eux. Mais les enfants plus grands demandent « pourquoi ? » Maintenant, vous savez pourquoi. Vous savez que votre corps est une merveille, qui aidera un jour le Créateur et qui travaillera, pour ainsi dire, en associé avec Lui. Eh bien ! les parties de votre corps qui l’aideront en ceci ne sont pas encore prêtes pour leur travail — et elles ne le seront pas avant que nous n’ayez complètement grandi.
Mais bien qu’elles ne soient pas prêtes, elles sont là — comme les boutons d’une fleur — et elles peuvent être endommagées, et nuire à votre santé et à votre bonheur. Il vaut toujours mieux laisser tranquilles les choses très merveilleuses comme les appareils photographiques, les services de cristal et l’intérieur des montres, n’est-ce-pas ? car on peut les endommager sans savoir le moins du monde pourquoi et comment, ou sans avoir l’intention de leur faire du mal. Comme Dieu nous a fait et estime tout ce qu’Il a fait, et qu’Il nous estime plus que n’importe laquelle de ses autres créatures, cela Le fâche si nous faisons quelque chose qui puisse nous faire du mal, et nous devons Lui demander pardon ; car Il voit même nos plus secrètes pensées, les bonnes, les charitables, et celles que nous préférerions qu’Il n’ait pas vues. Il est toujours prêt à nous venir en aide si nous le Lui demandons.
Faites donc de votre mieux pour devenir, en grandissant, de bons petits garçons et bonnes petites filles, en ne disant, pensant ou ne faisant jamais quelque chose dont vous dussiez avoir honte. Vous savez ce que veut dire le mot honneur, et le conserver intact. Le sens de l’honneur est une chose très précieuse. Il y a autre chose que tous les gentils enfants ont aussi bien : le sens de la décence. Vous devez le garder avec autant de soin que vous le faites de votre honneur et de votre vénération pour Dieu.
Pensez à vous-mêmes comme si vous étiez les chevaliers de jadis qui avaient deux armes à maintenir brillantes, leur épée et leur bouclier — l’honneur et un esprit pur. — Et ayez le courage de combattre si des ennemis se mettent sur votre chemin. L’ennemi peut quelquefois être précisément vous-mêmes.
En vous, il y a deux parties : l’âme et le corps. L’âme est la meilleure, votre « moi » réel, qui pense, qui sait, et qui vivra éternellement. Le corps est très utile à l’âme, tant que l’âme reste maîtresse. Mais penser ou faire quelque chose dont vous avez honte, c’est comme si vous laissiez votre corps se battre contre vous et gagner la bataille. « Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu », a dit Notre-Seigneur Jésus-Christ, car Il veut des âmes qui soient pures et fortes, et capables de le rester pendant toute leur vie.
Vous rappelez-vous comment les chevaliers du roi Arthur se mirent en Quête du Saint Graal ? Ce fut Sir Galahad, le plus jeune, qui le découvrit, parce qu’il avait le « cœur pur ».
Et voici ce qu’il avait coutume de chanter en chevauchant :
« Ma force est la force de dix,
Parce que mon cœur est pur. »
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Préface de l’ouvrage, adressée au parents par Baden-Powell
Le grand devoir de l’homme ici-bas est d’accomplir la loi de la Nature, en ce qui concerne la reproduction de l’espèce.
Bien que l’on enseigne à la plupart des hommes la lecture, l’écriture, le calcul, les classiques, et beaucoup d’autres matières, les parents et les maîtres négligent très fréquemment de les préparer à cette tâche particulière, ou hésitent singulièrement à le faire.
Il en résulte que c’est généralement au mauvais moment et d’une façon fort dangereuse que l’on s’instruit en ce domaine, alors que toute éducation bien comprise devrait se charger d’inculquer aux enfants les notions indispensables d’hygiène individuelle et d’histoire naturelle.
Dans le livre que voici, un charmant récit atteint ce but fort important, en expliquant aux jeunes esprits, dans les termes les plus simples et les plus délicats, la grande loi sacrée de la vie.
Enseigner physiologiquement la reproduction n’est pas tout : il faut encore mettre en lumière son caractère sacré, en tant que collaboration avec le Créateur. S’il est exposé tout au début de l’éducation, ce caractère sacré de la grande loi de la vie parquera les jeunes âmes d’un souvenir durable et salutaire aux heures difficiles de l’adolescence.
Ce livre ne peut donc manquer d’être d’un précieux secours aux parents pour présenter cet important sujet à leurs enfants.
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Vous pouvez retrouver la vie de Vera Barclay dans l’excellente biographie de Fiona Mercey.