Le témoignage Dom Guy-Mary Oury, osb, reproduit en tête de la cinquième section de l’excellent Seigneur et chef, doit nous inspirer… Nos activités scoutes sont-elles fidèles à l’esprit des origines ?
Dom Guy-Marie Oury, moine bénédictin, auteur de nombreux livres religieux, a été scout puis routier à Tours de 1942 à 1947, c’est-à-dire de l’âge de douze ans jusqu’à son entrée à l’Abbaye de Solesmes, à la veille de ses dix-huit ans.
Ce qui m’a frappé au cours de ces cinq années, c’est la profonde imprégnation chrétienne de toutes nos activités. A l’inverse des mouvements d’Action Catholique, il n’y avait pas de longues discussions sur notre rôle et notre action dans notre milieu, mais les valeurs chrétiennes étaient intensément vécues.
Les signes de la qualité du mouvement que le père Sevin avait animé sont les suivants, me semble-t-il :
– les activités diverses, camps, journées de sortie, réunions, mais surtout les camps avaient sur les garçons un effet analogue à celui d’une retraite ; c’étaient des moments de vie chrétienne intense, avec l’avantage de fournir des occasions de mise en pratique immédiate des attitudes chrétiennes enseignées, ce qui ne se produit pas habituellement de la même manière dans une retraite, temps différent des relations habituelles de vie sociale.
– les temps de prière avaient une grande intensité et une qualité exceptionnelle.
– le nombre des vocations religieuses ou sacerdotales au sein de la troupe ou du clan était très élevé, plus que dans les mouvements catholiques parallèles ; il ne s’agit pas là, je crois, d’une rencontre occasionnelle. J’attribue cela en grande partie à la sainteté des créateurs du mouvement et de ses animateurs spirituels, c’est-à-dire au père Sevin et à ses compagnons qui ont transformé un mouvement de jeunesse en une sorte d’école de foi. Il n’est que de se reporter aux enseignements du père Sevin, à sa vie, et même à ses recueils de chansons qui portent son message.